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Portrait Charlie Fargialla
 

AVARANEWS N° 34 - AVRIL 2020


 

Charlie Fargialla : «  Ma participation à un parcours AVARAP
a été l’élément déclencheur d’une vie professionnelle exaltante »

Charlie-Fargialla

 

On dit que le battement d’ailes d’un papillon peut engendrer un typhon à l’autre bout du monde. Cet effet papillon pourrait s’appliquer à Charlie Fargialla : entré dans un groupe AVARAP en 2014, il ne pouvait imaginer qu’un enchaînement de circonstances assez magiques allaient le conduire à réaliser son rêve : devenir comédien professionnel.

 

« Comme beaucoup de participants, j’imagine, raconte Charlie Fargialla, j’ai contacté l’AVARAP sur la recommandation d’une amie. Elle s’était inventé un avenir professionnel radieux après avoir participé à un groupe. Elle m’avait parlé de “recette magique”. De quoi me donner envie de postuler sur le site et de participer à une RIM. » Charlie a tout juste 30 ans et il vient de clore sa première expérience professionnelle dans une structure qui commercialise des emplacements publicitaires dans les pharmacies.

« Je venais de quitter une entreprise dans laquelle j’avais passé cinq ans, continue-t-il, et je ne me sentais pas épanoui dans mon job de commercial tel qu’il était pratiqué dans cette entité. J’ai été séduit par la proposition de participer sans engagement à une réunion d’information. Le message diffusé à cette occasion était clair : sans nous promettre de la sueur et des larmes, on insistait sur la notion d’assiduité, sur la réunion hebdomadaire de trois heures pendant six mois, sur le travail du groupe, sur l’engagement à aider les autres et à recevoir leur aide, autant de principes qui m’ont immédiatement séduit. »

Charlie intègre un groupe nombreux – 15 participants – constitué, à l’exception d’une autre participante, de personnes plus âgées que lui, des cadres aux parcours différents, passés pour certains dans des grands groupes aux fonctions d’ingénieur, de RH… « J’étais fasciné par notre capacité à travailler ensemble, se souvient-il, en respectant des règles de bienveillance et le temps de parole. J’ai découvert le rôle essentiel du time keeper, la participation aux ateliers qui dynamisent les journées, la pression de ne pas arriver en retard aux réunions du lundi soir, les échanges d’égal à égal avec des participants plus âgés. Je me disais que ces principes auraient leur place dans le futur travail que j’allais trouver. »

 

Fasciné par les RP, mais effrayé par le nombre !

L’exercice des RP le fascine : identifier et réfléchir sur ses réalisations professionnelles et personnelles pour en dégager ses compétences prouvées et ses goûts est très structurant même si le nombre de RP à produire lui paraît astronomique. L’étape du miroir aussi – dans laquelle des participants peuvent fondre en larmes – et qui lui permet d’aborder son goût du théâtre et ses ambitions dans la réalisation de films.

« J’ai trouvé la mécanique de l’ADT fantastique, se réjouit-il. Le principe des post-it est très puissant et j’ai pu le mettre ensuite en pratique dans ma pratique professionnelle. J’ai pu classer les miens sous trois thèmes : créatif, communiquant et médiateur. A ce stade, le théâtre n’apparaissait qu’en mode mineur. »

Charlie construit son projet professionnel en continuité. Avec un objectif : trouver une agence média Internet où les relations humaines sont différentes et où souffle le vent de fraîcheur auquel il aspire.

Ce sera My Little Paris, qui lui signe une promesse d’embauche à la rentrée qui suit la sublimation de son groupe.

« C’est à ce moment-là que je fais un truc un peu fou, poursuit Charlie. Je m’inscris à une séance gratuite du cours Simon, l’un des plus anciens cours de formation théâtrale. J’y retourne une fois, deux fois et je finis par m’inscrire pour un mois. Je passe l’audition et je suis admis en formation longue. »

Reste à négocier avec son futur employeur les disponibilités indispensables pour pouvoir mener ces deux activités de front. « Je me souviens avoir passé un après-midi complet sur un banc à me demander comment je pouvais concilier les deux, se souvient-il. Je finis par contacter My Little Paris et je leur demande si je pouvais être libre tous les soirs à partir de 19 heures et s’il était envisageable de réduire mon temps de travail pour bénéficier de mon vendredi après-midi. L’entreprise –  qui comprend et essaie de rendre possible ce type de passions –  l’accepte. Et je plonge dans le grand bain. »

 

Ecartelé entre deux mondes inconciliables

Mais ces deux mondes sont situés à des années-lumière. Au cours Simon, Charlie se familiarise avec les mots du métier d’acteur. Dans l’entreprise, il se rend compte que, même s’il a intégré « une boîte incroyable » et des équipes d’une « grande créativité » dans laquelle il compte aujourd’hui encore des amis, les règles du business sont les mêmes et qu’il n’a pas trouvé un travail qui a du sens.

Il faut dire que le choix de se lancer dans une carrière de commercial n’a pas été le choix du cœur. Né et élevé dans l’ouest parisien au Chesnay près de Versailles au sein d’une famille franco libanaise dans laquelle il compte deux frères, Charlie est un élève qui poursuit ses études cahin caha. « Je n’étais pas fait pour le système scolaire, reconnaît-il. Durant mes années de lycée, pendant mon temps libre, je laisse libre cours à mes penchants artistiques tout en sachant que je ne pourrais pas en vivre : je dessine, je joue de la guitare, je réalise des films avec mon caméscope, j’explore la comédie en amateur. Après avoir décroché mon bac, mon père, cadre chez Crédit agricole Indosuez, propose de me financer une école de commerce. J’intègre ainsi l’IPAG, dans laquelle je découvre les rouages économiques. J’effectue une année d’Erasmus en Espagne à Valladolid et je termine par un stage en production cinéma à Canal +. Qui aurait pu déboucher sur une embauche sans la crise financière de 2008-2009. »

 

Le battement des ailes du papillon

Au cours des six mois qu’il passe chez My Little Paris – au cours desquels il se rend compte que malgré toute son énergie, mener les deux parcours de front n’était pas possible –, se produit pour Charlie un élément essentiel qui va conditionner ses choix futurs. Lors d’une formation à la prise de parole en public, il rencontre Annabelle Roberts, co-fondatrice du cabinet « Present perfect » qui œuvre sur ce créneau. Fasciné par la personne et par la pertinence de cette approche, Charlie lui propose de prendre un café pour qu’elle lui parle de son métier – un entretien réseau en quelque sorte. Une rencontre qui a dû laisser une trace positive car, alors que Charlie quitte My Lilltle Paris, Annabelle Roberts le contacte et lui propose d’effectuer des missions pour le compte de l’agence.

« Je m’inscrit aussitôt comme auto-entrepreneur et je me lance à corps perdu dans ce nouveau challenge, sourit-il. Chaque mission est un défi nouveau à relever dont le moindre n’a pas été l’animation de la soirée Mortified France, un spectacle humoristique qui invite les participants à monter sur scène pour lire des extraits de ses poèmes d’adolescent ou de ses journaux intimes. Mais je me souviens aussi avec émotion de ces PDG d’entreprises que je préparais à des prises de parole en public ou à la tenue de conférences de presse. »

 

Le théâtre au quotidien

Parallèlement, le théâtre devient le quotidien de Charlie. Par un concours de circonstances heureux, il est conduit à interpréter le rôle de Jerry dans Trahison d’Harold Pinter, une pièce qui sera jouée quarante fois.

Changement de dimension avec Les crapauds fous, une pièce écrite et mise en scène par Mélody Mourey. « C'est une réalisation inespérée dans une un carrière qui débute, s’émerveille Charlie. D'abord j'ai la chance d'avoir le premier rôle, et c'est un grand rôle, mais surtout, il se passe quelque chose d'unique. Qui n'arrive presque jamais : on a joué cette pièce 300 fois. Le public n'a jamais arrêté de venir. Nous sommes allés la jouer dans plusieurs salles de plus en plus grandes en passant par le Splendid (300 personnes) jusqu'aux 600 personnes du Théâtre de la Renaissance. Nous avons eu 3 nominations aux Molières et nous étions tous présents aux Folies Bergères pour la cérémonie. » Les représentations ont été interrompues pour cause de confinement. Il est prévu de les reprendre dès que ce sera possible.

Aujourd’hui, Charlie est bien entré dans son statut de comédien même s’il lui arrive encore d’exercer de temps en temps comme coach. Avec des projets plein la tête et une ambition : se lancer dans le stand-up. Il n’oublie pas ses premières amours derrière son caméscope et il est ouvert à toutes les propositions qui pourraient faire de lui un « 100 % comédien ».

 

Charlie Fargialla a réalisé un court métrage dans le cadre du Nikkon Fil Festival. Vous pouvez le voir en suivant sur le lien http://www.festivalnikon.fr/video/2019/789

 

 

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