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Portrait : Clémentine Cabrières
 

AVARANEWS N° 56 DECEMBRE 2022


Clémentine Cabrières : « L’Avarap a été une succession de rencontres »

 

Portrait Cabrieres

 

Lorsque Clémentine parle de son engagement à l’Avarap – elle a animé trois groupes comme marraine –, le mot qui revient le plus souvent est « rencontre ». Avec « des personnes qui donnent envie de rentrer dans l’aventure », « des gens qui partagent des valeurs », avec une « méthode éprouvée, rassurante et qui sécurise ». Autant de choses qui entrent en résonnance avec ce qui la fait vibrer : animer des collectifs dans un cadre bienveillant propre à libérer la parole et à faire s’exprimer l’amateur qui est en nous.

 

Clémentine n’a jamais entendu parler de l’Avarap lorsqu’elle cherche, en 2016, à rencontrer une structure où animer des groupes en collectif. Elle fait une recherche sur Internet et elle découvre notre association. Elle poste un message sur le site et exprime son souhait de devenir marraine. Elle est tout de suite rappelée par une bénévole qui lui propose d’assister à une Réunion d’Information Mensuelle (RIM) puis la fait entrer dans le processus de recrutement des Marraines et des Parrains. Elle se souvient : « Ces deux premières rencontres – une méthode structurée et éprouvée et des personnes qui donnent envie de rentrer dans l’aventure – ont été déterminantes. Je me trouvais avec des gens qui partageaient des valeurs fortes, qui revendiquaient une réciprocité – ils estimaient recueillir autant qu’ils apportaient – et qui me donnaient l’impression de faire partie d’une famille engendrant un fort sentiment de sécurité. »

 

« Escrime et châtiment »

Très vite, Clémentine intègre une formation de Parrains, animée par le duo Michèle Dupré, Yves Chambert-Loir dans laquelle se trouvent deux nouveaux binômes de futurs formateurs de P/M. Le groupe de formation se donne le nom de « Escrime et châtiment » (« un des participants était champion d’escrime… », sourit-elle).

« Ce que j’y apprends, constate-t-elle, est en cohérence avec mes pratiques d’animation antérieures. Cela légitime la place du travail et de la préparation, de l’écrit et de la réflexivité. J’y découvre une formule magique qui sonne ensuite comme une évidence “La force est dans le groupe”. J’apprécie le lien avec l’aspect concret dans le travail des RP qui permet aux participants de revenir sur leur pratique professionnelle qui est leur véritable richesse. »

Elle prend son premier groupe dès la rentrée de 2016. Elle vit cette expérience à fond. Le groupe prend pour nom les « Agrumeurs » (tout lien avec le prénom de la marraine Clémentine est bien entendu complètement fortuit). « Je suis complètement investie, se souvient-elle. Je travaille beaucoup pour préparer les séances avec deux des participants à notre formation Caroline et Eric. Le groupe que je conduis est très solidaire et amical – on continue à se voir une fois par an – même, et c’est la règle du jeu, si le parcours n’est pas exempt de belles et de moins belles surprises. »

Parallèlement, Clémentine effectue un bilan PerformanSe – offert à tous les futurs P/M par l’association – qui la conforte dans son désir de s’extraire de son poste en collectivité territoriale et lui souffle de s’intéresser au secteur de l’ESS (Economie sociale et solidaire). Alors qu’elle transmet le relais à son animatrice, elle entre dans le processus de recrutement de son poste actuel. « J’ai utilisé avec profit pour moi-même les techniques que je mettais en œuvre avec les participants du groupe », sourit-elle.

 

Et un, et deux et trois groupes !

Respectueuse de l’engagement qu’elle a pris avec notre association, elle prend un deuxième groupe en 2017. Ce sera « Horizons dégagés », un challenge car elle ajoute la conduite du groupe aux défis d’un nouveau poste et à l’arrivée d’un bébé.

En 2020, elle prend un troisième groupe. Ce sera « les Zoom-zoom », un groupe « Jeunes » sur un format plus condensé dans le temps (il dure trois mois) plus compatible avec ses obligations familiales et professionnelles, et en distanciel ce qui supprime les temps de trajet. Une expérience qui lui permet de confirmer que l’animation à distance peut faire jeu égal avec le présentiel.

 

Remettre au premier plan la figure de l’Amateur

Cette expérience de l’Avarap vient confirmer l’une de ses intuitions : dans une société dominée par les figures des experts, qui nous assènent leurs analyses et leurs injonctions, nous pouvons donner toute sa place à la figure de l’Amateur, une conviction qu’elle met en œuvre dans son travail autour des proches aidants. Et qu’elle partage avec une fougue communicative !

Cette fonction qu’elle exerce depuis bientôt cinq ans est la plus récente des étapes d’une vie professionnelle riche qui l’a conduite, à l’âge de 26 ans, à passer près de deux ans chez Akebono au Japon – « pays du cœur » – puis à faire un rapide crochet par la Chine qui l’a viscéralement convaincue de s’engager dans le service public en France.

Même si elle ne revendique pas une vocation de globe trotteuse, Clémentine ne peut pas occulter qu’elle a été, dès son plus jeune âge, conduite à s’adapter en permanence à de nouveaux environnements, sa famille déménageant tous les trois ou quatre ans pour s’installer dans diverses régions de France et même d’outre-mer.

Ce qui ne l’a pas empêchée de cultiver une autre de ses passions : la musique. Elle joue de la flute depuis l’âge de 9 ans, d’abord dans le champ de la musique « classique » avant, en 2010 de s’exprimer dans le jazz. Une activité qui ne manque pas de parallèles avec ce qui se passe dans nos groupes : dans un cadre défini, chacun apporte sa contribution et fait résonner sa voix au bénéfice du collectif.

 

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