Avarap

Une cordée pour l'emploi des cadres

 
 
 
 
 
 

Egalité des sexes Avarap75 - Articles Intelligence relationnelle et management

Cadres et reconversion
 

AVARANEWS N° 57 - JANVIER  2023


Les cadres, pas si nombreux à se jeter
dans le bain de la reconversion

 

Photo TXT 5 (1)

 

L’enquête que vient de publier l’Apec sur les désirs de reconversion des cadres montre que si un tiers d’entre eux envisagent une reconversion, ils sont moins de 10% à réellement franchir le pas. En cause, la peur de l’échec, mais aussi les risques sur la vie privée et d’ordre financier.

 

En cette période de grands changements, les cadres aimeraient avoir la bougeotte… Mais ne concrétisent pas toujours cette envie. L’enquête « Trajectoires et inégalités » que vient de publier l’Apec mi-décembre 2022 montre l’existence d’un net hiatus entre leurs intentions de reconversion professionnelle et la réalité d’entrée dans une telle démarche. À les croire, ils seraient 31% à porter un projet de reconversion, mais seulement 8% à l’avoir réellement engagé. Cette perspective d’un changement de métier est plus forte chez les cadres au chômage (60%) et chez ceux de moins de 35 ans (45%). Ce désir dépend aussi des fonctions exercées : ceux qui travaillent dans des secteurs dynamiques à l’image de la R&D, l’informatique ou l’ingénierie sont davantage heureux de leur sort que leurs homologues dans d’autres domaines.

La raison qui motiverait les cadres à se reconvertir vers un autre métier, c’est d’abord la volonté de choisir un métier porteur de sens (37%). Suivent le souhait de meilleures conditions de travail (35%), la lassitude du métier actuel (34%), l’attrait pour un autre boulot (30%) et le souhait de meilleures conditions de travail ou de rémunération (26%). D’ailleurs, les modalités de l’exercice d’un nouveau job sont variées : 82% des cadres envisagent de changer de secteur d’activité, 56% de se mettre à leur compte et 54% de déménager dans une autre région. Cependant, ce désir de changement ne se traduit pas forcément par un virage professionnel à 180°. 59% des sondés envisagent tout de même une reconversion dans un métier proche de ceux qu’ils exercent (c’est d’ailleurs le cas de 73% de ceux qui ont engagé une démarche).

Cependant, le chemin de la reconversion reste semé d’embûches, ce qui explique qu’une majorité de cadres ne l’envisage pas ou se contente d’y réfléchir. La conciliation vie privée/vie professionnelle constitue l’un des principaux verrous. « Le retour à l’emploi [des cadres] leur prend davantage de temps qu’à d’autres catégories, car il exige souvent un changement de carrière – et donc de la formation – et parfois de région géographique, ce qui n’est pas sans conséquences sur la cellule familiale », témoigne Jean-François Foucard, secrétaire national emploi-formation de la CFE-CGC. Mais la peur de l’échec constitue aussi un frein important (34%), de même que le risque de ne pas parvenir à assurer financièrement ce changement de vie (28%), la peur de terminer avec une rémunération moindre ou des perspectives de carrières bouchées (27%). Le contexte économique incertain (25%), le manque de temps pour préparer la reconversion (24%) et le manque d’énergie pour repartir de zéro (22%) sont également des arguments avancés pour expliquer le choix de l’attentisme. Se pose aussi la question de la formation à un nouveau métier et de l’accompagnement. 8% des porteurs d’un projet de reconversion projettent une formation de deux ans (13% chez ceux qui ont déjà engagé une démarche), 29% une formation d’un à deux ans (32%), 28% de six mois à un an (23%) et 13% d’un à six mois (17%). Autant dire que certains continuent à y réfléchir à deux fois avant de se jeter dans le grand bain.

 

Benjamin d'Alguerre             

Source : infoRH

Publié le 16 décembre 2022

 

 

 

Retour

18 rue de Vouillé - 75015 Paris | 01 45 41 42 03 | Mentions Légales